Fidèleà l'engagement de la Fondation Louis Vuitton pour la création contemporaine et à l'encouragement à la rencontre innovante avec son architecture, la Fondation Louis Vuitton présente une œuvre temporaire de Daniel Buren. Développé en dialogue étroit avec le bâtiment par Frank Gehry, l'Observatoire de la lumière sera installé sur les «voiles» de verre, emblème du
A Paris cet été ? Un détour par la Fondation Louis Vuitton s’impose tant pour y découvrir les jeux de couleurs, les effets d’ombre et de lumière nés de la monumentale installation réalisée in situ par Daniel Buren, que pour déambuler parmi les œuvres chinoises de la collection, présentées au fil d’un accrochage inédit jusqu’à fin août. L’Observatoire de la lumière, Daniel Buren, 2016. La métamorphose s’est opérée au mois de mai dernier après plus de quatre semaines d’un méticuleux travail nocturne, le majestueux vaisseau dessiné par Frank Gehry est apparu coiffé d’un habit de couleurs signé Daniel Buren. Une intervention réfléchie de longue date entre les deux hommes, le premier ayant plusieurs mois avant l’inauguration de la Fondation Louis Vuitton, en octobre 2014, invité le second à venir dialoguer avec son œuvre architecturale. L’Observatoire de la lumière est le résultat pour le moins spectaculaire d’un projet qui s’appuie sur l’ensemble des douze voiles emblématiques du bâtiment, composées de plus de 3 500 vitres de verre, chacune à la courbure propre. Frank Gehry avait lui-même travaillé sur la transparence, les reflets et les effets de miroirs, rappelait Suzanne Pagé, directrice artistique de la fondation, lors de l’inauguration de l’œuvre le 10 mai. Daniel Buren est parti exactement de cela, d’une analyse très précise de l’existant, en insistant seulement sur les données du lieu à partir d’un jeu très minimal. » Treize couleurs* – celles simplement disponibles chez le fabricant de filtres en plastique consulté – ont été mobilisées, s’alternant en quinconce au fil des verrières à raison de trois lés par vitre travaillée une sur deux. A intervalles réguliers – un panneau de verre sur six en est recouvert –, l’on distingue les célèbres bandes blanches de 8,7 cm de large – récurrentes dans le travail de l’artiste français depuis les années 1960 –, toutes rigoureusement perpendiculaires au sol. L’ensemble est à la fois très mobile, à cause de la couleur, et stabilisé par cet effet des rayures, précise Suzanne Pagé. Avec à chaque fois un effet de projection créant une nouvelle surprise. » Daniel Buren explique s’être appuyé sur l’omniprésence d’éléments, au-delà des voiles, reflétant l’architecture et le ciel les portes, les arrivées d’ascenseur, les rambardes de sécurité, etc. Même le sol, par temps de pluie, devient parfois un énorme miroir ! », glisse-t-il en souriant. Il y a dès le départ un jeu d’ombres, assez neutres, qui sont accentuées par l’effet de la couleur. C’est l’architecture elle-même qui joue et se transforme. » Créant une immersion ludique à vivre au gré d’une balade sur les différentes terrasses de l’institution et par tous les temps – même s’il faut reconnaître que le soleil offre les images les plus spectaculaires – La météo fait partie de l’œuvre dans un travail de ce type, confirme l’intéressé, lequel est ici complètement immergé dans ce que l’on aura comme qualité de ciel. C’est un travail qu’il faudrait revenir voir à intervalles réguliers, à différentes saisons. » L’Observatoire de la lumière est à redécouvrir plusieurs mois durant, jusqu’en février prochain. * Bleu trafic, jaune or, rose, rouge foncé, turquoise, vert, orange, orange rouge, vert foncé, rose saumon, rouge clair, bleu azur et bleu vert. Des cimaises à l’heure chinoise L’accrochage actuel de la collection de la Fondation Louis Vuitton offre d’appréhender, jusqu’au 29 août, les démarches de onze artistes nés en Chine* et d’un Britannique, Isaac Julien, dont l’installation vidéo Ten Waves est un hommage à la culture chinoise. De L’arbre fabuleux d’Ai Weiwei à la fascinante tête de Bouddha de Zhang Huan, en passant par les toiles grand format aux tons sombres de Yan Pei-Ming ou encore l’inquiétante sculpture de Xu Zhen superposant les figures d’un Bodhisattva célèbre et de la Victoire de Samothrace, sculptures, peintures et vidéos entraînent le visiteur dans un entre-deux où s’entremêlent références occidentales et orientales, propice à la rêverie comme à la réflexion. * Ai Weiwei, Huang Yong Ping, Zhang Huan, Yan Pei-Ming, Xu Zhen, Yang Fudong, Cao Fei, Zhang Xiaogang, Tao Hui et Zhou Tao. Crédits photosImage d’ouverture L’Observatoire de la lumière détail, Daniel Buren, 2016 © Daniel Buren, photo S. Deman courtesy Fondation Louis Vuitton – L’Observatoire de la lumière © Daniel Buren, photo S. Deman courtesy Fondation Louis Vuitton – Sudden Awakening © Zhang Huan, photo S. Deman courtesy Fondation Louis Vuitton – Les Temps Modernes © Yan Pei-Ming, photo S. Deman courtesy Fondation Louis Vuitton – Cinquante bras de Bouddha © Huang Yong Ping, photo S. Deman courtesy Fondation Louis Vuitton – Tree © Ai Weiwei, photo S. Deman courtesy Fondation Louis Vuitton – Live in RMB City © Cao Fei, photo S. Deman courtesy Fondation Louis Vuitton – Eternity © Xu Zhen, photo S. Deman courtesy Fondation Louis Vuitton
DanielBuren. L'Observatoire de la lumière [exposition, Fondation Louis Vuitton, Paris, mai 2016]. Paris ; Paris : Xavier Barral Ed. ; Fondation Louis Vuitton, 2016. 978-2-36511-106-5. Œuvres dans la collection. Peinture aux formes variables, Culture Arts Après Anish Kapoor, Daniel Buren investit le Grand Palais pour Monumenta. Daniel Buren, "Excentriques, travail in situ", 2012, 380 000 m3. Détail. Monumenta 2012 - Daniel Buren, Paris. © Photo Didier Plowy/Daniel Buren, ADAGP, Paris Quel est donc l'homme qui se cache derrière ses célèbres colonnes ? Daniel Buren, 74 ans, est devenu une institution française de l'art. Buren, c'est d'abord un nom, associé à des colonnes rayées de noir et de blanc. Réducteur... Mais l'image lui colle à la peau. Pourtant, depuis longtemps, l'artiste a considérablement élargi son empire plastique. Le miracle Buren, c'est un homme qui a su, plutôt qu'appliquer inlassablement une recette qui marche, renouveler de manière spectaculaire son répertoire. Aujourd'hui, il utilise la lumière, les volumes, les couleurs, les reflets, les formes géométriques... Buren joue sur les illusions visuelles et adopte systématiquement sa proposition spécifiquement au lieu. Le spectateur est immergé dans une abstraction troublante. C'est certainement pour cela que les artistes plus jeunes l'adorent. C'est aussi pour cela que des galeries, de New York à Paris, le défendent désormais âprement. Buren, l'homme, est une sorte de bulldozer de l'art qu'on dit conceptuel. Cette force tranquille mais imparable a réussi à montrer son travail sur toute la 2002, il occupait avec maestria un étage entier du Centre Pompidou. En 2005, il était accueilli en majesté à New York, prenant l'intégralité du Guggenheim. En 2012, pour Monumenta, le voici donc dans un des espaces d'exposition les plus vastes du monde, le Grand Palais. Comme chaque fois, l'artiste part sans idée préconçue. Mais, lorsqu'on le pousse à donner ses références, contre toute attente, il évoque la Renaissance italienne, et plus précisément Paolo Uccello 1397-1475 "Un des plus extraordinaires peintres qui soient. Quand on connaît l'histoire de ses trois toiles de bataille, on apprend qu'il a travaillé pour un espace précis. Il s'intéressait au point de vue du spectateur. Dans ses oeuvres, il utilisait aussi des miroirs, par exemple sur les selles des chevaux" 1. Au Grand Palais aussi, il y aura des miroirs. Chez Buren comme chez Uccello, ils sont des outils pour jouer avec la lumière. Ils recouvriront des podiums géants conçus comme des zones de repos dans la promenade imaginée par l'artiste. Plus prosaïquement, l'opération promenade au Grand Palais signée Buren, c'est 115 tonnes de métal, près de deux ans d'études et un projet réalisé avec l'aide technique de l'équipe de l'architecte Patrick Bouchain. La balade ménage des effets dramatiques et colorés sous un préau constitué d'une mosaïque de cercles colorés qui filtrent en arc-en-ciel la lumière de Paris. Jusqu'à l'arrivée au centre de la nef. Le long du parcours, le spectateur chemine en technicolor dans une espèce de forêt de colonnes paradoxalCertes, tous ses travaux portent encore en référence ce qu'il appelle un "outil visuel" les bandes bicolores. Ces raies de 8,7 centimètres de largeur précisément sont utilisées depuis ce jour de 1965 où il a trouvé au marché Saint-Pierre, à Paris, ce lin caractéristique. Depuis, il cherche une harmonie visuelle "Je n'ai jamais dit que je ferais des bandes toute ma vie. C'est pour donner du volume, une troisième dimension au travail. Mais jusque-là, chaque fois que j'ai tenté de les supprimer, ça n'a pas marché." Évidemment, Buren, c'est d'abord 260 colonnes installées au Palais-Royal. L'oeuvre a été inaugurée en 1986, sous le règne de Mitterrand, dans une ambiance extrêmement Buren s'attaque au Grand Palais avec une inquiétude pudique "Le danger du Grand Palais, c'est sa beauté. Une immensité sans piliers. Même les cathédrales sont moins larges. Un monceau de ferraille, de lumière et d'air. Je vais essayer de capter ces deux derniers aspects. Je vais tenter de sculpter l'air. Pas sûr du tout que j'y arrive." Daniel Buren est un artiste paradoxal. Pas d'atelier. Pas de réserves. Juste deux assistantes. Il continue d'être modeste. Il raconte qu'une des choses qui l'avaient poussé à être artiste, c'était sa rencontre avec Picasso. À 17 ans, alors qu'il faisait une étude sur les artistes en Provence, il s'est posté plusieurs jours devant la maison du peintre. Le quatrième jour, Pablo bondit hors de sa voiture et embarque l'ado aux studios de la Victorine, à Nice, où il tourne pour Henri-Georges Clouzot Le mystère Picasso. "Son attitude à mon égard prouvait une étonnante générosité et une curiosité peu commune chez un homme qui avait déjà une très grande renommée. J'ai retenu la leçon. Le point commun entre tous les artistes rencontrés à cette période, c'était un certain enthousiasme et une liberté évidente. Cela a été une motivation pour suivre leur chemin." Un chemin pour le moins "excentrique" et revendiqué comme tel... Excentriques, c'est le nom qu'il a donné à son oeuvre au Grand Palais. Buren, le plus excentrique des monuments français. Monumenta 2012, "Excentriques", de Daniel Buren, travail in situ. Du 10 mai au 21 juin, Les trois batailles d'Uccello sont aujourd'hui séparées. L'une est exposée au Louvre, une autre à la National Gallery, à Londres, la troisième à la galerie des Offices, à Florence. Je m'abonne Tous les contenus du Point en illimité Vous lisez actuellement Daniel Buren, des colonnes à la une
En2016, il réalise L'Observatoire de la lumière, installation in situ sur l'enveloppe du bâtiment de Frank Gehry à la fondation Louis Vuitton [31] dans le bois de Boulogne. La même année, il investit le jardin de l'hôtel parisien le Bristol, où il installe une pergola en plexiglas coloré, installation présentée sous le nom de Pause colorée [32].
Accueil > Agenda Alice Bialestowski 17/05/2016 à 10h00 75 - Paris Agenda Daniel Buren s’est emparé des voiles de la fondation Louis-Vuitton pour les revêtir de couleur. L’artiste et Frank Gehry ont une complicité vieille de quarante ans et ce travail in situ, "L’observatoire de la lumière", établit un dialogue inédit avec le bâtiment. lancer le diaporama L'Observatoire de la lumière - © photo n° 1/17 La fondation Louis-Vuitton est déjà un édifice hors normes et, un an et demi après son inauguration, il ne fallait pas en attendre moins de l’intervention de Daniel Buren. Quand on arrive sur place, l’effet est bluffant on reste sans voix devant ce gigantesque berlingot surgissant en bordure du bois de Boulogne. C’est rigolo, démesuré mais pas seulement, car le travail de l’artiste réussit à rendre le bâtiment intelligible en déplaçant notre regard. Constituées de 3600 verres, les douze voiles sont recouvertes en quinconce de filtres colorés qui sont à leur tour ponctués à distance égale les uns des autres par des bandes alternativement blanches et vides, axées perpendiculairement au sol. Les treize couleurs retenues font apparaître et disparaître des formes colorées toujours changeantes selon les heures et les saisons – bien qu’il soit préférable d’y aller par beau temps. Assumant pleinement l’aspect décoratif de son œuvre, Buren développe un jeu somptueux de couleurs, de projections, de reflets, de transparences et de contrastes. L’installation temporaire est recto verso, et il ne faut pas hésiter à aller déambuler sur les terrasses pour en prendre la mesure. Une immersion ludique et colorée qui vaut le détour car la symbiose Buren-Gehry fonctionne à plein, même si l'on n'ose pas poser la question du budget. À ce titre, on ne saurait oublier et suggérer à Bernard Arnault que tout près – à une centaine de mètres de là – l'ancien musée national des Arts et traditions populaires MNATP de Jean Dubuisson est en train de pourrir sur place et que s’il ne sait pas quoi faire de son argent, il peut toujours se rapprocher des propriétaires que sont la ville et l’État pour sauver ce chef-d’œuvre architectural du XXe siècle. Daniel Buren, L'observatoire de lumière, Travail in situ Bon été ! 29/07/2022 Actualités 300 La rédaction d’AMC vous souhaite un bel été et vous donne rendez-vous en septembre pour de nouvelles actualités. D’ici là, inscrivez-vous pour recevoir des newsletters thématisées pendant tout le mois d’août expositions estivales, livres, profession, etc.. Découvrez aussi la base de données […] Équerre d'argent 2022 les candidatures sont […] 16/06/2022 Équerre d'argent 300 La 40e édition de l'Équerre d'argent est lancée ! Proposez vos réalisations sur la plateforme dédiée avant le 9 septembre 2022. Le prix organisé par les rédactions du Moniteur et d'AMC a pour objectif de faire connaître le meilleur de la production architecturale réalisée sur le territoire français. […] Annuel AMC 2022 proposez vos réalisations 07/07/2022 Appel à projets 300 La rédaction d'AMC sélectionne les 100 bâtiments qui ont marqué 2022 pour les publier dans son numéro spécial "Une année d'architecture en France". Proposez vos réalisations avant le 21 octobre 2022, en remplissant le formulaire disponible à ce lien. Les dossiers de candidature doivent comporter […] Galerie Abonnés La tragique épopée du plastique - Exposition 28/07/2022 Exposition 300 Longtemps adulé, désormais honni, le plastique n'a pas bonne presse. Pourtant, il fait partie intégrante de notre quotidien, et de notre histoire. Comment en sommes-nous devenus dépendants ? Où le plastique est-il essentiel et où peut-il être réduit ou remplacé ? De quelle manière pouvons-nous […] Galerie Abonnés Refuge pop et recyclé pour chiens, oiseaux et […] 27/07/2022 Réalisations 300 Destiné aux éducateurs canins et aux particuliers, ce centre de formation faut aussi office de refuge pour les oiseaux et les chauve-souris. Sa couleur vert pistache uniformise le travail d'assemblage de matériaux de récupération, mené par les architectes de l'agence Eeestudio. La commune rurale de […] La pensée d'Anni Albers - Livre 27/07/2022 Livres 300 L'exposition Anni et Josef Albers », cet hiver au musée d'art moderne de la ville de Paris, a donné un coup de projecteur sur le splendide travail de tissage d'Anni Albers, laquelle était artiste, enseignante, artisane, designer textile et théoricienne. Pour la première fois traduits en français, […]
DANIELBUREN, l'observatoire de la lumière à la Fondation Louis VuittonGilles Coudert France / 2016 / 25' / French Domenica 9 ottobre, 2016h 20.10Teatro Augu
En mai 2015, Daniel Buren était à la Havane pour la réalisation d’une œuvre in situ dans l’ancienne gare de Casablanca. Aujourd’hui, il est à la Martinique pour l’implantation d’un de ses travaux situés, un attrape- soleil aux quatre couleurs, dans le parc des sculptures de la Fondation Clément. Le jardin des sculptures imaginé il y a environ quatre ans, intégré au cœur d’un domaine de seize hectares, classé jardin remarquable, accueille une douzaine d’œuvres d’artistes internationaux, Bernar Venet, Jeppe Hein, Miguel Chevalier et d’artistes de Martinique, Christian Bertin, Luz Severino. Reflets dans l’attrape – soleil On connaît bien Daniel Buren pour son œuvre cohérente, inventive, surprenante, patiente. On connaît bien Daniel Buren pour ses coups d’éclat, expositions ou commandes publiques, qui sont des coups de maître. Le pavillon coupé, découpé, taillé, gravé 1986 de la Biennale de Venise qui a remporté le Lion d’or Les Deux Plateaux 1986 et la polémique que cela a entraînée Peinture-Sculpture 1971 au Guggenheim Museum Within and beyond the frame 1973 à Londres Points de vue ou le corridorscope 1983 au Musée d’art moderne de la ville de Paris BurenCAPC de BordeauxArguments Topiques Arguments topiques 1991 CAPC de Bordeaux Rayonnant 20006 2002 à Sérignan en France L’œil du cyclone au Guggenheim museum 2005 Monumenta 2012 L’observatoire de la lumière 2016 Fondation Vuitton BurenFondation Vuitton Et pour commencer, on connaît bien Daniel Buren pour son geste radical et inaugural au sein du groupe BMPT. En 1967, quatre jeunes plasticiens invitaient le public au Musée des arts décoratifs. Ce dernier se retrouvait face à quatre toiles, lune blanche et marquée au centre d’un cercle noir, la seconde rayée verticalement de bandes de 8,7 cm, la troisième marquée d’une série d’empreintes de pinceaux, la dernière emplie de bandes horizontales. C’était le lancement du groupe BMPT -pour Daniel Buren, Olivier Mosset, Michel Parmentier, Niele Toroni- . Leur manifeste Nous ne sommes pas peintres précisait leur ambition, atteindre le degré zéro de la peinture. Manifeste de BMPT En cette décennie soixante, c’est la fin de l’art moderne et l’avènement de l’art contemporain avec le déclin de la peinture et l’apparition de toutes ses nouvelles formes d’art ready made, installation, performance, conceptuel mais aussi ses caractéristiques si déstabilisantes pour le grand public diversification des matériaux, dilution des frontières entre les genres artistiques, dématérialisation, hybridation, éphémérisation, allographisation, expérience des limites, hypertrophie du discours. Daniel Buren pendant l’installation Daniel Buren est, aujourd’hui et depuis de nombreuses années, l’un des artistes les plus actifs et les plus reconnus de la scène internationale. Ses œuvres sont présentes dans les plus grandes institutions et les sites les plus divers du monde. On peut tenter d’appréhender son œuvre complexe à travers quelques notions ou définitions même si elles sont impuissantes à en traduire toutes les subtilités outil visuel, in situ, travaux situés, lumière, couleur. On reconnait ses œuvres entre mille à leurs bandes alternées de 8,7 centimètre, son outil visuel, auquel il est resté fidèle depuis 1966. Travaux en cours A l’aide de cet élément immuable, cet outil visuel, Buren révèle les spécificités d’un lieu et invite le spectateur à découvrir l’environnement d’un regard neuf. Ce module invariable réinterprète l’espace dans lequel il s’insère. La particularité de Daniel Buren, c’est le travail in situ. L’œuvre est créée pour le lieu d’exposition. Elle naît de l’espace dans lequel elle s’insère et dépend de cet espace comme le lieu fait partie intégrante de l’œuvre. Je travaille sur l’espace dit Buren qui n’a pas besoin d’atelier et qui va jusqu’à intégrer l’espace environnant du Centre Pompidou, ses cafés et jardins, lors de son exposition au Centre Pompidou, Le Musée qui n’existait pas 2002 TRavaux en cours Mais Daniel Buren aussi travaille sur la lumière, la couleur, la transparence avec du verre, du plexiglas, du papier vitrail. La lumière est l’un des matériaux plastiques de Buren. Si l’œuvre dépend du lieu d’intégration, elle se transforme aussi sous l’effet du climat, du soleil, des nuages qu’elle soit dans un espace fermé ou un espace extérieur. La couleur, au départ limitée aux coloris des tissus disponibles sur le marché a pris de plus en plus d’importance dans l’œuvre de Buren et le spectre coloré s’est considérablement élargi dès que l’artiste a pu faire fabriquer des matériaux, tissus ou papiers. Son agencement dans les dispositifs ne dépend pas du choix du plasticien mais naît du hasard et de l’aléatoire ordre alphabétique comme c’est le cas pour Monumenta, tirage au sort, ordre des couleurs de l’arc en ciel. Je n’utilise pas la couleur pour des effets esthétiques voulus, je ne lutilise pas non plus pour provoquer la joie, la folie ou le calme. En fait, je n’utilise jamais la couleur avec une fonction En attente de pose Parallèlement aux travaux in situ, c’est-à-dire conçus pour un lieu précis et en fonction de celui-ci, Buren réalise ce qu’il désigne par le terme travaux situés. Ce sont des créations qui, comme les cabanes éclatées ou les attrape- soleil aux quatre couleurs, peuvent être exposés dans différents endroits. La surface transparente recouverte de papiers vitrail joue avec la lumière, le soleil, les nuages et inonde l’espace de taches de lumière colorée. L’attrape couleur intègre quatre couleurs et est orientée en direction du sud pour capter le maximum de rayons solaires. Les alentours sont alors inondés de halos colorés J’essaie toujours de construire des dispositifs à la fois cohérents et précis mais qui laissent aux visiteurs le maximum de liberté quant à l’usage qu’il en fait. Reflets colorés en cours d’installation Le parc de sculpture de la Fondation Clément s’embellit donc d’une nouvelle œuvre, un attrape – soleil de Daniel Buren. Daniel Buren a fait le déplacement en compagnie de son galeriste Kamel Mennour, pour choisir l’emplacement et superviser la pose. Ce n’est pas son premier voyage. Installé à Sainte – Croix pour plusieurs mois au début de sa carrière, il avait déjà visité l’île. L’installation sera achevée d’ici demain et vous pourrez venir guetter les reflets colorés dans les pièces d’eau du parc. Dominique Brebion Attrape soleil aux quatre couleurs Installation in situ de Daniel Buren à la Biennale de La Havane In situ de Daniel Buren à Casa Blanca Photo D. Brebion Installation in situ de Daniel Buren à la Gare de Casablanca Photo DB In situ de Daniel Buren à Casa BlancaPhoto D Brebion In situ de Daniel Buren à Casa Blanca Photo D Brebion In situ de Daniel Buren à Casa Blancaphoto D Brebion In situ de Daniel Buren à Casa Blanca photo Installation in situ Galerie D. Brebion Dans les rues de La Havane . Biennale de Cuba 2015 In situ de Daniel Buren à Casa Blanca Photo D Brebion
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Pour l’édition 2021 de la vente aux enchères caritative Only Watch, la Maison horlogère Trilobe et le sculpteur Daniel Buren ont eu la volonté d’offrir une création singulière, autour d’une collaboration unique et emplie de d’un désir de réciprocité qu’est né le projet Trilobe par Daniel Buren réunir une jeune Maison Horlogère et l’un des Artistes les plus reconnus de la scène internationale. Autour d’un coeur battant écarlate, imaginer une dualité entre la technicité de l’Horloger et la proposition unique de l’Artiste en dialogue immédiat avec l’X-Centricité » de Trilobe. Daniel Buren et Trilobe s’amusent de leur rencontre opposer les formes, les couleurs, déranger les regards, interroger les esprits. L’art et l’horlogerie s’opposent et se rejoignent, en forces réciproque Formes, couleurs et sens trouvent leur réciproque, Les heures, minutes et secondes s’égrènent en dansant, Le noir et le blanc s’épousent au rythme du battement d’un cœur rouge, La verticalité s’amuse de la circularité, La course effrénée des anneaux “X-Centriques“ chevauche la verticalité des bandes de 8,7cm de large, Les couleurs se quittent et se retrouvent, Les formes viennent s’aligner deux fois par jour uniquement, À l’heure où tout a commencé, l’heure de la première rencontre Trilobe & Daniel Buren, D-CentricConçu comme le coeur écarlate et battant de l’oeuvre, ce calibre mécanique ne ressemble à aucun autre. Il allie les codes architecturaux de Trilobe à la vision artistique du Sculpteur Daniel Buren. Véritable défi technique, des mois de développement auront été nécessaires pour réaliser ce calibre unique, entièrement fait main par des experts horlogers du canton de Vaud, en Suisse. Inspiré du calibre X-Centric signature de Trilobe, chaque pièce a été recalibrée à l’échelle de cette horloge unique, afin de permettre l’affichage des heures, minutes et secondes par anneaux rotatifs et index fixes. Dans la plus pure tradition horlogère, ce mouvement est doté d’un échappement à force constante, et le barillet est doublé pour pouvoir offrir une réserve de marche de huit jours. L’on y retrouve des finitions d’excellence, avec un polissage main, des ponts anglés, ainsi que des barillets soleillés et une platine Buren Considéré comme l’un des Artistes Français les plus reconnus de la scène internationale, Daniel Buren compte près de 3000 expositions dans le monde entier, dont notamment Monumenta au Grand Palais 2012, l’Observatoire de la lumière à la Fondation Louis Vuitton à Paris 2016, Les Deux Plateaux » dans la cour d’Honneur du Palais Royal, la Biennale de Venise à plus de 10 reprises avec le Lion d’or en 1986 ou le Guggenheim Museum à New York en 2005, sans oublier la mémorable exposition utilisant tous les espaces disponibles, sur les toits, au sous-sol, dans la chenille, sur les balcons, au Centre Pompidou en 2002. Résumé Cet ouvrage témoigne de l'intervention spectaculaire de Daniel Buren sur le bâtiment de la Fondation Louis Vuitton et reprend le cheminement de son travail sur la transparence depuis les années 1970. Un important corpus d'oeuvres réunies pour la première fois autour de ce thème. De fait les 12 voiles de l'édifice, constituées de quelque verres, seront recouvertes en quinconce de filtres colorés. Les treize couleurs retenues devraient faire apparaître puis disparaître des formes colorées changeantes selon les heures et les saisons. À l'image d'autres oeuvres de l'artiste, Daniel Buren souhaite à travers cette création offrir un nouveau regard sur le bâtiment signé Frank 28 mai au 28 août, des ateliers pour enfants 6-10 ans proposeront de mieux appréhender ce kaléidoscope parallèle, le BurenCirque s'installe en face de la Fondation les 2, 3 et 4 juin 2016. Imaginé au début des années 2000 par Daniel Buren avec Dan et Fabien Demuynck, pionniers du cirque contemporain, BurenCirque est un projet pluridisciplinaire où de nouveaux talents, nationaux et internationaux, sont invités à interagir avec des dispositifs créés par Daniel Buren.
Uneoeuvre: ”L'observatoire de la lumière”. L’été se fait attendre et vous avez des envies de lumière ? On vous emmène en promenade au coeur du Bois de Boulogne, pour découvrir la nouvelle oeuvre in situ de Daniel Buren. L’artiste contemporain a recouvert de filtres multicolores les 3600 verres qui composent les douzes voiles du
Le hasard fait décidément bien les choses, un dimanche pluvieux, gris, à ne pas pointer le bout de son nez dehors… et l’opportunité de pénétrer dans l’un des nouveaux temples parisiens, à savoir la Fondation Vuitton. Ouvrant gracieusement ses portes afin de présenter au plus grand nombre une exposition thématique, la fondation a créé la surprise en mettant en place un événement exceptionnel. Résidant à moins de 5 minutes des lieux à vol d’oiseau, je n’avais aucun autre choix que de prendre un parapluie pour éviter le déluge et cette humidité décourageante. Une dernière précision, car j’ai envie d’être franc dès le départ, c’est uniquement le bâtiment et lui seul qui m’a sorti de chez moi dimanche dernier. N’oublions pas que pour voir une telle prise de risque architecturale, il vous faut au moins aller jusqu’à Bilbao. Franchir les portes de cet espace titanesque aux accents futuristes était donc une première pour moi. Passée l’entrée, les multiples points de contrôles et les sourires des nombreux agents d’accueil, le voyage pouvait enfin commencer. J’avais attendu de me rendre en ces lieux baignés de lumière, patientant pour une expo d’envergure. Le calendrier jouant en ma faveur c’est Buren qui a piqué ma curiosité avec son travail sur le bâtiment en lui-même. De vous à moi, nous pouvons penser tout le bien ou tout le mal que l’on veut de Buren, force est de constater que son œuvre est tellement adaptée à l’architecture que l’on pourrait croire que la mise en couleurs était pensée pour s’y greffer dès le départ. Certains parlent d’insecte géant, d’autres d’une sorte de vaisseau spatial comme échoué au milieu de la forêt. Cette impressionnante masse de verre et d’acier qui détonne dans tous les points de vue, s’organise autour de plusieurs volumes bien distincts. La présence de plusieurs maquettes pour comprendre où l’on se trouve dans la fondation est indispensable. Elles vous révéleront les secrets de l’architecture intérieure. Il faudra par contre prendre des escaliers et accéder à un petit espace baptisé studio » pour y voir la maquette globale. Cette salle présente le projet par le biais d’un film, facilitant ainsi la perception globale de l’emprise au sol de ce volume à la morphologie si particulière. L’esthétique toute en voiles tendues du bâtiment se pare du jeu de couleurs avec merveille. Et pour cause avec 3600 éléments en verre répartis sur l’ensemble du complexe, il y a de quoi jouer pour créer cet observatoire de la lumière ». L’architecture est à la fois sublimée et mise en relief d’une manière peu courante pour une construction de ce genre. Les encadrements qui découlent des espaces entre les structures offrent une vue imprenable sur la Défense. Le parc en contrebas, quant à lui, évoque une ville plus proche de Manhattan que de Paris. On pourrait croire en observant cette succession d’images que l’on viendrait à se lasser du jeu de damiers colorés, sachez qu’il n’en est rien. Au contraire, en fonction des lieux et de la lumière, l’ambiance est beaucoup plus confortable qu’il n’y parait. Peu importe le niveau, vous serez aussi bien à l’abri partiellement de la pluie et curieusement du vent. On en vient à imaginer des réceptions, des soirées ou autres événements qui, dans ce type d’écrin, deviendraient des références. Le bois de Boulogne est connu pour ces nombreux lieux de réception, nul doute que cet espace se privatisera rapidement et dépassera sa fonction initiale de lieu d’exposition. La régularité comme la couleur du bassin font un curieux écho à un reste d’architecture passée, visible au fond de l’image. Une explosion de couleurs au milieu d’une verdure qui se donne des faux airs de forêt luxuriante. Pour ceux qui pensent qu’une canopée » est un ensemble de vitres sur un amas de métal, disons qu’à cette hauteur, avec cette vue vous êtes plus proches de la définition qu’au sein du nouveau quartier de châtelet les halles… Comme une oasis aérienne, les visiteurs se pressent un peu partout pour s’immortaliser à un endroit puis à un autre. C’est donc un ballet incessant de visiteurs friands de selfies qui s’est approprié les lieux sans retenue. Prenant le temps de se poser pour discuter comme dans un parc, nombreux sont ceux qui restaient à l’extérieur et se laissaient recouvrir par les tonalités des films colorés. Passer d’un endroit à un autre, que ce soit en hauteur ou en sous-sol, permet de découvrir des formes, des lumières et des points de vues qui même par mauvais temps restent splendides à regarder. Visiter ce type d’endroit par un temps aussi maussade reste le test idéal pour se confronter au plaisir d’y déambuler malgré les aléas de la météo. Il n’y a pas que la structure du bâtiment qui invite au jeu des prises de vues, les effets de miroirs ont eux aussi leur part d’intérêt. Comme vous pouvez le voir sur les images qui suivent, le passage de l’eau n’apporte pas seulement une dimension d’apaisement. L’effet d’optique prolonge des jeux de lignes et de perspectives et agrandissent les espaces. Dans ce billet, je ne ferai aucun commentaire sur la collection d’art chinois à laquelle je suis resté complètement hermétique. J’ai surtout compris avec cet espace que l’agencement des salles donne une dimension cinématographique à n’importe quelle œuvre qui s’y présente. L’atmosphère est tellement agréable que de nombreux visiteurs n’hésitent pas à s’asseoir partout où ils se sentent à l’aise. Cette appropriation est un bon signe et un parfait test in situ pour les futurs architectes. Observer comment des spectateurs se déplacent et se posent en dehors des zones dédiées, permet aussi de trouver des idées d’agencements muséaux. Peu importe l’endroit où vous prenez position, il y aura toujours un angle de vue qui vous poussera à prendre une photo. Concrètement, si vous avez l’esprit créatif vous n’aurez aucun mal à trouver un intérêt à ce lieu. Soit vous en photographierez tous les recoins, soit vous en dessinerez d’autres. Il y a tellement à voir et à comprendre, ne serait-ce que dans la structure du bâtiment, qu’une fois à l’intérieur on se met à penser que l’on aurait imaginer les choses différemment à tel ou tel endroit. Et si vous commencez déjà à réfléchir de la sorte, c’est que vous vous y sentez déjà comme chez vous. D'autres articles qui pourraient vous intéresser DanielBuren, L’Observatoire de la lumière, Fondation Louis Vuitton Un film de Gilles Coudert Conçue en dialogue avec le bâtiment de Frank Gehry, l’œuvre de Daniel Buren intitulée L’Observatoire de
Ma newsletter personnaliséeAjouter ces thèmes à ma newsletter personnaliséeL’architecte Frank Gehry a construit la Fondation Louis-Vuitton pour être bousculé par les artistes ». A partir du 11 mai, Daniel Buren s’y emploie donc en faisant endosser un joyeux costume à carreaux au monument contemporain achevé en 2014, dans le bois de Boulogne, à Paris. L’œuvre temporaire en 13 couleurs intitulée L’Observatoire de la lumière » sera visible jusqu’à la fin de l’ Buren connaît Frank Gehry depuis bien avant qu’il ne soit devenu célèbre… et que je l’ai été aussi, d’ailleurs ». Grâce à des amis communs, l’artiste français a rencontré l’architecte américano-canadien au tout début des années 1970, à Los Angeles. Il venait de finir sa maison particulière, celle qui a commencé à intriguer la communauté des architectes », se souvient Daniel Buren. Quatre décennies plus tard, les deux hommes sont passés au rang de créateurs à la renommée internationale, chacun dans sa catégorie, et Frank Gehry était en train de mettre la dernière main au nuage » de verre qu’il a conçu pour la Fondation Louis-Vuitton dans le bois de Boulogne, à Paris, quand il a proposé à Daniel Buren d’imaginer un projet d’œuvre pour le bâtiment. L’édifice devait ainsi être inauguré quelques mois plus tard, en octobre 2014, quand l’architecte a suggéré au plasticien de faire flotter des voiles ou des drapeaux sur les terrasses de la Fondation comme il lui était déjà arrivé de le faire par ailleurs. Mais pour dire les choses rapidement, ça ne m’a pas inspiré du tout », en rit encore Daniel façonner là une de ces créations in situ dont l’artiste s’est fait une spécialité à travers les villes du monde, il avait davantage envie de mettre sa marque sur la structure même du bâtiment. Plus précisément, il a préféré intervenir sur les grands voiles de verre qui lui donnent son allure si caractéristique de grand navire aux voiles gonflées par le vent. Frank Gehry n’y a vu aucune opposition de principe, poursuit Daniel Buren. Et quand je lui ai pourtant fait remarquer que ce que j’envisageais allait beaucoup changer l’aspect de son architecture, il m’a répondu 'Daniel, j’ai fait un musée pour être bousculé par les artistes. Tu peux faire ce que tu veux !' » L'Observatoire de la lumière, travail in situ, 2016 ». L'œuvre de Daniel Buren permet au public d’évoluer sous et dans la couleur. - © © DB - ADAGP Paris, 2016 © Manuel Lagos - Cid Un peu moins de deux ans après cette conversion, la Fondation Louis-Vuitton surgit donc parmi les arbres du bois de Boulogne telle qu’elle a été métamorphosée, du moins temporairement, par Daniel Buren colorée, fantasque et joyeuse. L’artiste a fait coller sur ses douze grandes coques de verres des filtres en vinyle bleus, jaunes, rouges, verts… le montage de l’œuvre a duré 29 nuits, réparties sur cinq semaines, pendant lesquelles la moitié des 3 600 verres, soit à peu près 7 000 m² de la surface des voiles, ont été couverts », explique-t-il. En faisant alterner les pièces de couleurs et les verres laissés à leur état d'origine et en insérant, ça et là, quelques pièces aux rayures discrètes, il a ainsi dessiné de gigantesques damiers de 13 couleurs différentes. Dans ce qui est disponible dans les catalogues -assez limités- des industriels, Daniel Buren a choisi ce qu’il y avait de plus vif, de plus contrasté. Il n'était pas question que son intervention intitulée L’Observatoire de la lumière », ne soit qu’en demi-teinte. Il fallait que ça claque ! Avant le montage, je pensais que le bâtiment en serait transformé. Et je me rends compte que le résultat va bien au-delà de ce que j’escomptais », constate Daniel Buren, alors que l’œuvre, désormais en place, est officiellement ouverte au public à partir du 11 mai et devrait rester visible jusqu’à la fin de cette année. Selon lui, cette coloration souligne la complexité du bâtiment. On réalise ainsi à quel point tout cela est plié ! » Et alors qu’en temps normal les voiles de verre sont plutôt mats, la Fondation ainsi parée gagne en transparence et en luminosité. Surtout quand, sous les rayons du soleil, les carreaux de couleurs sont projetés sur les parois blanches et les sols des terrasses… Avant de s’estomper sous l’effet d’un nuage qui passe. Comme il s’est amusé avec le bâtiment de Frank Gehry, Daniel Buren joue en effet avec un autre élément qu’il a trouvé in situ, une des merveilles de l’Ile-de-France son ciel changeant ». L’Observatoire de la lumière », travail in situ de Daniel Buren à la Fondation Louis-Vuitton à partir du 11 mai 8 avenue du Mahatma Gandhi dans le bois de Boulogne - 75116 Paris.
Refletsdans les voiles de verre de Frank Gehry Daniel Buren "L'observatoire de la lumière". Travail in situ 2016 Fondation Vuitton, Paris À
04h12 , le 8 mai 2016 , modifié à 10h41 , le 21 juin 2017 Paris est sa ville, et il continue d'y créer des œuvres in situ, pensées selon les espaces qu'elles redessinent en rayures noir et blanc ou en couleurs primaires. Des installations parfois pérennes, comme les fameuses colonnes rayées du Palais-Royal. Après le parc du château de Versailles 2004, le musée Picasso 2009, la Monnaie de Paris 2010, la nef du Grand Palais pour "Monumenta " 2012 ou les rosaces quadrillées du Cent-Quatre 19e, toujours visibles, Daniel Buren, 78 ans, se confronte au bâtiment dessiné par l'architecte Frank Gehry , pour la fondation d'art contemporain Louis Vuitton . Son installation, L'Observatoire de la lumière, qui sera inaugurée cette semaine restera en place au moins six le bâtiment dessiné par Frank Gehry avant de travailler à votre installation?Je l'ai vu sortir de terre, car je travaillais deux ans avant son ouverture sur un projet de parcours entre le métro Les Sablons et la fondation, afin de guider les visiteurs arrivant à pied. J'avais imaginé intervenir dans la station même – et la RATP était partante – et sur le trajet. Tout est tombé à l'eau en raison d'un refus de l'architecte des Bâtiments de France. Puis, peu de temps avant l'ouverture, Frank Gehry, qui est un ami depuis les années 1970, m'a demandé de réfléchir à une autre installation avec des oriflammes, soulignant l'idée du mouvement du vent dans les voiles. Mais cela ne m'inspirait pas, et j'ai arpenté le bâtiment et ses méandres. J'ai proposé une intervention sur les vitrages. J'aime le fait, très original, que les visiteurs vivent une déambulation pleine de surprises dans ce musée, et ses multiples terrasses en escalier. Ils ne savent jamais sur quoi va déboucher une salle, sur quelle vue. Je voulais travailler sur la transparence, et donner l'impression au public qu'il marche sur la verrière, qui se reflète au sol, et qu'il nage dans la couleur, et aussi que les gens lèvent les yeux vers le ciel.Fondation Louis Vuitton / Martin Argyroglo © DB-ADAGP, Paris 2016Mais le projet a pris corps un an et demi plus tard…J'ai envoyé des croquis à Suzanne Pagé [la directrice de la fondation] et à Frank Gehry. "Magnifique, m'a-t-il répondu, mais pas tout de suite." Il fallait que les gens découvrent d'abord cette architecture avant de bouleverser les choses. Finalement, en octobre, Suzanne Pagé m'a rappelé pour ce projet, d'apparence hyper simple mais qui a demandé cinq semaines de chantier de nuit et mobilisé des alpinistes, chargés de poser les milliers de films transparents [ Un travail de est le résultat obtenu?Avant d'intervenir dessus, je voyais cet édifice comme un gros coléoptère sortant du sol. Avec mon installation, le public devrait mieux voir le gonflement des voiles, qui ont à présent des airs de montgolfière. On se rend mieux compte également que certaines voiles sont pliées grâce au jeu des treize juin, le BurenCirque s'installera dans le bois de Boulogne. Des artistes proposeront un spectacle dans un univers que vous avez créé, et qu'ils rendront vivant. Que représente le monde du cirque pour vous?C'est un univers qui m'attire, depuis l'enfance, et a servi de modèle à des artistes de la fin du XIXe et du début du XXe siècles, tels Picasso, Léger, Calder. Cette imagerie du cirque m'intéresse mais je n'en ai pas tiré une peinture comme le faisait Picasso. J'ai formalisé des éléments comme la piste, le chapiteau, transformé en trois cabanons pour le BurenCirque.Iwan Baan/FONDATION LOUIS VUITTONTrès jeune, vous avez rencontré Picasso. Dans quelles circonstances?J'avais tout juste 17 ans et j'avais gagné une bourse pour les élèves en fin de lycée sur un projet d'études portant sur l'influence du paysage de Provence sur les peintres, de Cézanne à Picasso. Je suis parti trois mois à vélomoteur et j'ai frappé aux portes et l'on m'a accueilli j'ai rencontré Picasso, Chagall, Masson et une cinquantaine d'autres artistes. Au retour, grâce à mon compte rendu, j'ai obtenu une autre bourse! Et à 18 ans, je suis parti au Mexique découvrir les peintres muralistes, comme Diego Rivera. J'ai réalisé que l'École de Paris n'était pas le centre du monde et cela m'a sans doute influencé pour la suite des événements…Une partie des œuvres éphémères, photographiées par l'artiste, sont visibles sur son site .Source JDD papier 4qYneW.
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